Saint Dominique

St Dominique : un marcheur infatigable pour annoncer l’Evangile , un fondateur d’ordre religieux toujours joyeux , un exemple pour notre temps ….


Début d’une vie dans  une dure ambiance de  combats

Il faut rappeler en premier que les arabes, arrêtés en Gaule à Poitiers en 732 par le célèbre Charles Martel,  allaient rester quelques siècles au centre et au nord de l’Espagne : où  ils y seront harcelés en permanence par les Castillans et les Aragonais et peu à peu reculeront vers le sud ….


Il naît vers 1170 à Caleruega en Castille : encore un peu d’histoire, car du vivant de Dominique les Castillans subiront certes une défaite cuisante en 1195 par les arabes, mais  ces derniers seront enfin repoussés au-delà du fleuve » le Tage « à la bataille de « Las novas de Tolosa » en 1215, période que l’on appelle «  la reconquista » , la reconquête ….L’ Espagne sera enfin catholique et libérée  en 1492 …

Les parents de Dominique se nommaient Félix et Jeanne et faisaient peut être partie de la famille noble des Guzman , car dans certains écrits St Dominique est appelé St Dominique de Guzman ….Sa fratrie doit être nombreuse, car on l’expédie très jeune, pour s’en décharger, chez un oncle qui est archiprêtre de l’évêque d’Osma dont dépendait Caleruega ( C’est en Castille et Léon au nord de l’Espagne )…Il va être formé à la lecture, l’écriture, le latin bien sûr et aux principes de base de la foi et il apprend à chanter pour les offices ….On dira qu’il était doué pour les études …Vers 15ans , vers 1185, il part à Palencia, près de Burgos, la capitale de la Castille : il va étudier 3années pour les arts dits libéraux et 4 années d’études religieuses et il aura, depuis cette époque, le texte des Evangiles toujours dans son sac avec ses vivres …Il montrera , déjà jeune ,une grande compassion pour les pauvres, et lors d’une famine en hiver , on raconte qu’il vend ses livres ( Ils sont très chers à cette époque car recopiés  sur parchemin ) pour acheter une petite maison d’accueil pour les plus démunis .et l’on dit que cet élan de charité sera suivi par les maîtres des écoles de théologie et par d’autres étudiants : son amour des autres ne sera jamais q u ‘en paroles , mais toujours en actes ….

Son futur biographe, Jourdain de Saxe, qui sera le successeur de Dominique  à la tête de l’ordre des Dominicains, insiste sur un trait de son caractère qui est une réactivité parfaite et sans hésitation à toutes les situations.



Vers 25 ans environ , il est ordonné prêtre et fait partie du chapitre des chanoine d’Osma où l’évêque lui a demandé de le rejoindre pour redonner du dynamisme à ses chapelains  : il semble donc que depuis son enfance il n’ait jamais dévié de cette vocation religieuse et que sa ferveur dans la prière soit connue de tous …Dominique va y rester une douzaine d’années, jusque vers 1207  : notre biographe retient l’intensité de sa prière et l’on dira » qu’ il usait nuit et jour le sol de l’église » en priant, parfois étendu à terre les bras en croix  ! …Mais on doit aussi penser qu’il doit passer  une partie de sa journée à  servir les pauvres, les affligés et les pécheurs, car sa vocation est de gagner des âmes à Dieu …



Prédications contre les cathares

En 1204, le roi Alphonse IV de Castille demande à l’évêque Diégo d’Osma de se rendre en Scandinavie pour préparer le mariage de son fils avec une princesse de ce pays , mais quand ils arrivent ,ils apprennent que la princesse est morte , il en prévienne le roi , mais Diego décide avec Dominique de ne pas revenir de suite en Espagne et d’aller rencontrer le pape à Rome et en 1206 , on retrouve leur trace à Montpellier , leur voyage a donc du durer deux ans …Et jamais plus Dominique ne reprendra sa vie calme de chanoine régulier ….

Ils vont trouver la Provence et le Languedoc envahie par l’hérésie cathare depuis le début du 12ieme siècle: les cathares étaient d’une pureté de mœurs très austère , avec deux principes éternels le bon et le mauvais , Jésus n’est qu’un ange venu sur terre pour sauver les hommes , l’ancien testament  est l’œuvre du Dieu mauvais , les sacrements sont inconnus …Il faut avouer qu’à cette époque l ‘Eglise a quelques problèmes et par exemple  en dehors des monastères , beaucoup d’élections d’évêques et parfois même d’abbés de monastères sont élus souvent frauduleusement parmi les fils des seigneurs féodaux , avec le seul souci de ramasser les biens d’Eglise à leur profit et à celui de leurs familles , les curés des campagne sont en général ignorants…. Et la foi ne  se transmet que  par  ce que les mères ont retenu dans leur propre enfance …St Bernard après une prédication dans cette région s’était écrié : » Les églises sont sans fidèles, les  fidèles  sans prêtres … »
A Montpellier, Ils sont invités à une réunion d’évêques et de moines cisterciens et prenant la parole, Diégo leur reproche leur mauvais exemple avec le luxe qui les entoure, alors que les cathares affectent une grande pauvreté : il renvoie tous ses gens et avec Dominique et quelques clercs il  décide d’aller partout  annoncer l’évangile , mais il ne peut complètement abandonner son diocèse et fera des allers et retours entre l Espagne et le Languedoc, mais Dominique ,lui ,abandonne définitivement  sa charge de sous- prieur à Osma et se fait appeler maintenant frère Dominique : il sera maintenant un prédicateur itinérant .

En mars 1206 , une autre anecdote :  nous les retrouvons tous les deux dans un château , celui  d’un certain seigneur Etienne , où se tient 8 jours encore  un colloque public entre cathares et catholiques avec une foule qui suit , passionnée , les débats houleux : Dominique sort vainqueur de ce tournoi oral , mais le seigneur  Etienne ne change néanmoins pas sa position cathare …Dominique revient à Béziers, Carcassonne,  Toulouse ,puis Lavaux, Montréal, Farjeaux, Pamier …Après les remontrances de Diego les moines arrivent maintenant  dans un équipage plus simple …

Un  miracle célèbre

Nouveau colloque en 1207 avec des cathares qui s’inquiètent des points marqués dans l’esprit de la population par Dominique, Le thème du colloque est : la corruption de l’Eglise catholique et la légitimité de la messe .On rapporte cette fois un miracle : on jette volontairement   3 fois dans le feu la feuille où Dominique a rédigé son argumentaire et 3fois la feuille ressort intacte, Dieu est donc d’accord avec Dominique !.... A la suite 150 personnes de Montréal et de Fanjeaux vont retourner à la foi catholique …
.On note aussi à Pamiers une autre grande confrontation publique, avec un personnage important le comte Roger de Foix, et au bout de la réunion ce dernier  se convertit avec toute sa famille…D’un autre coté le chef des cathares  locaux Durand de Huesca part à Rome et va  se réconcilier avec le pape : il  fondera même ensuite  une communauté «  les pauvres catholiques « qui va se répandre en Catalogne …En septembre 1207 Diego meurt et Dominique reste seul …A Pouille  On lui a fait don de quelques petites maisons et il va les faire aménager pour y loger des femmes cathares converties au catholicisme afin q u ‘elles puissent vivre ensemble leur foi ,sans doute l’amorce de ce monastère de Notre Dame de Pouille qui sera à l’origine , penses t’on ,des dominicaines à travers le monde avec leurs missions vers les pécheurs et les pauvres …Dominique a lui-même une petite maison près de sœurs et il y réside avec un compagnon Guillaume Claret  , le frère de Dominique, Mannès,   les rejoindra bientôt….

Carnages et guerres


A cette époque le pape invite en vain  le roi de France Philippe Auguste à une croisade contre les cathares, le roi autorise seulement  les légats du pape à prêcher cette croisade : et à la suite  en 1209 une troupe énorme de toutes origines sociales se rassemble dans la vallée du Rhône et marche vers Béziers qui est  envahie avec  un carnage terrifiant  de tous les habitants cathares ou non , puis c’est le tour de Carcassonne où les cathares sont brûlés vifs …La guerre devient générale dans la région entre les seigneurs du midi et les chevaliers français du nord …Dominique manquera même d’être tué…En final, épuisés par quinze ans de guerre, les adversaires feront la paix  sous l’égide du roi de France Louis VIII et le plus clair de cette guerre sera l’annexion du Languedoc à la couronne, finalisée par St Louis en 1249 ! Quant aux cathares pourchassés par les tribunaux de l’Eglise ils disparaîtront  vers la fin du XIIIe Siècle …Le chef de la croisade, Simon de Monfort,  se lie d’amitié avec Dominique qui baptisera son dernier né en 1211 et bénira le mariage de son fils Amaury avec une petite fille du roi de France…On proposera deux fois à Dominique d’être évêque, qui refuse pour être libre pour porter la parole de Dieu.
Certains historiens racontent  , mal informés  , dont notre français  Michelet , qu’il fut mêlé à la répression des cathares et à l’ inquisition :  mais  on doit savoir que ce tribunal redoutable a été crée ,d’après des sources sures , au concile de Verone en 1184 , sans Dominique qui avait 14ans , puis réanimé  en 1229 et en   1231, or  Dominique est mort en 1221 ! ….Vers 1210 Dominique a une maison à Fanjeaux qui existe encore , il reste quelques temps curé mais bien vite sa passion de la prédication le reprend et il part on le retrouve par différentes sources à Carcassonne, Béziers, Montréal, Castelnaudary, Tréville, Villeneuve-le-Comtal, Lavaur,Verfeil, Pamiers,Boulbonne, Couserans, Saissac , Castres, et en final Toulouse où il arrive vers 1215 , on sait qu’il y regroupera dans un hospice des femmes conduites à la prostitution par la guerre et qu’il aura converties …Dominique est à l’époque avec 5 ou 6 compagnons , un Pierre Seila lui  fait don de 3 maisons et fait vœux de profession religieuse devant Dominique  et re rejoindre les rangs des  premiers compagnons qui portent maintenant l’habit blanc toujours actuel …


Quatrième concile de Latran

1215  : le pape Innocent III convoque les responsables de l’Eglise pour ce qui sera la plus important concile du moyen age :  à nouveau à Latran , avec  412 évêques , plus de 800 abbés et prieurs de monastères et les ambassadeurs  de toute l’Europe occidentale . On y précisera, c’est à noter, pour tous les fidèles  l’obligation de la messe dominicale et celle de la communion à Pâques .

Dominique a en tête de fonder un nouvel ordre dédié principalement à la prédication de la parole divine , avec l’obligation d’études théologiques sérieuses ce qui n’avait jamais été jugé indispensable jusqu ‘alors …Ils sont à présent 16 frères .

Toute la communauté et Dominique adoptent maintenant l’antique règle de st Augustin qui a démontré sa sagesse , sans entrer dans les détails de la vie quotidienne et  allant à l’essentiel : la charité fraternelle et la prière .On s’appliquera à l’étude jour et nuit ,le travail manuel est réduit pour être disponible pour la prédication , les frères ne sont attachés ni à un monastère ni à une église pour être envoyés où la prédication est nécessaire , ils pourront être dispensés  de tel ou tel point de la règle, si l’étude ou la prédication les y contraint .


L’ordre des dominicains est fondé

Ils sont à présent logés dans l’église St Laurent de Toulouse et dans les bâtiments qui l’entourent …Dominique est à Rome en décembre 1216 te el pape Honorius III approuve la fondation de cet ordre et  lui donne le titre de : « Ordre des frères prêcheurs »  , comme le souhaitait Dominique .Pendant ses trois mois à Rome jusqu’en  Février 1217 Dominique est nommé « Maître de l’Ordre » . Il passe du temps à prier devant les tombeaux de Pierre et de Paul et l’on dit que ces derniers lui auraient apparu …Dominique pense qu’il leur faut comme les apôtres partir dans le monde … Dominique constitue quatre équipe : sept frères sont envoyés à Paris, sous l’autorité de Matthieu de France, quatre  partent pour l’Espagne  où à Ségovie est fondé le premier monastère , avec un de femmes à Madrid, où il existe toujours ..A Toulouse Pierre  Seila reste avec quelques frères et à Prouille c’est Guillaume Claret qui reste …Dominique part pour Rome et s’arrête à Bologne où il laisse deux ou trois frères …A Rome il reçoit de mauvaises nouvelles de Paris , car les chanoines de la cathédrale leur sont hostiles : le pape écrit aux maîtres de l’université pour les rendre à de meilleurs sentiments …A Rome Dominique prêche tous les jours dans les églises ( Notons que nous n’avons aucun écrit de sa main ) … Il va aussi regrouper dans une fondation les sœurs qui sont dispersées dans la ville et l’une d’elles nous décrira Dominique : «  De stature moyenne et mince …un beau visage …cheveux et barbe fauves …toujours souriant et joyeux …Une voix ample , belle et sonore  »

Comme une traînée de poudre dans le monde entier

En 1218, un groupe de français d’Orléans est à Rome , l’un des pèlerins Maître Réginald tombe malade , Dominique va le voir et on dit que la Ste Vierge aurait apparu à Réginald  en lui présentant l’habit des dominicains et en le guérissant et évidemment Réginald  fait vœux d’entrer chez les dominicains et il sera un précieux collaborateur de Dominique entraînant à sa suite beaucoup de vocations de prêcheurs…Après Rome Pouille , Tolède, Ségovie où il lui faut prêcher dans le froid en plein air , car il a été impossible de trouver un endroit pour contenir  la foule qui est venue écouter  Dominique …Le premier monastère d’hommes y sera fondé ….Pouille, Toulouse : il n’y reviendra plus …Il est maintenant à Bayonne : on est sidéré par les distances qu’il a pu parcourir , toujours à pied en toutes saisons ,avec des étapes de cinquante kilomètres par jour environ : il  s’y épuisera !…A Rocamadour avant Paris il y a un fait miraculeux, où rencontrant pendant quatre jours des pèlerins allemands , il va avoir le don des langues et pouvoir leur parler et les comprendre : cet évènement sera raconté, ensuite, par le frère Bertrand qui accompagnait cette fois là Dominique .

A Paris il retrouve une communauté très dynamique avec Matthieu de France : ils donnent des cours de théologie et sont logés dans une maison dédiée à St Jacques : ce qui les fera appeler « Jacobins », un nom qui leur restera jusqu’en 1789 …Leur futur biographe, le jeune maître allemand Jourdain de Saxe, qui succèdera à Dominique, devient un des familiers du couvent. Les couvents fleurissent : Orléans, Limoges, Reims, Poitiers, Metz.. .Partout  leur jeunesse, leur simplicité, leur ardeur les font bien accueillir….Dominique repart il retrouve Reginald à Bologne avec une communauté nombreuse et très vivante : il leur redis sa volonté de ne les voir vivre que d’aumônes : état indispensable pour annoncer authentiquement la parole de Dieu, dit Dominique.

Il envoie des frères , très jeunes,prêcher à Florence , Vérone, Milan , Plaisance et à chaque fois un couvent se crée . Réginald de son coté quitte Bologne pour aller aider Paris en difficultés …Jourdain nous redit que Dominique , comme mu par l’esprit Saint, n’hésitait jamais sur une décision à prendre …A Florence on garde la trace d’une conversion d’une  prostituée , qui deviendra religieuse …A Viterbe il rencontre le pape et ce dernier  fait envoyer un lettre sévère au chapitre de Notre-Dame pour leur demander un meilleur accueil des dominicains …Le pape approuve aussi la règle de pauvreté et Dominique défie au nom du Christ une partie de l’Eglise éprise de privilèges et de richesses comme la société féodale et bourgeoise du temps …

En 1219 , Dominique est à Rome pour établir des couvents prés de la basilique Saint –Sixte , don d’ Honorius …Sa santé se dégrade peu à peu …Il entretient une correspondance nombreuse avec tous les couvents …Un évènement douloureux Réginald épuisé  par ses tâches meurt le 12 février 1220 .



Expansion en continu


L’Ordre est en expansion  très forte et un autre concile est nécessaire pour maintenir son esprit apostolique comme sa cohésion : Dominique le convoque le 17 mai 1220 à Bologne : une trentaine de délégués des Treize couvents seront présents.

Les statuts sont revus et pour l’essentiel ils sont toujours en vigueur de nos jours .On insiste sur la règle qui ne peut être une fin en elle-même, sur la pauvreté et on renonce à toute propriété, sauf la maison où l’on habite …On rappelle l’importance des études théologiques et le couvent de Saint –Jacques à Paris  devient le centre d’études de l’ordre.

Deux frères sont envoyés en Scandinavie , et en Lombardie où Dominique se déplace lui –même …Il faut rappeler aussi que Dominique , comme plus tard le Curé d’Ars ou le padre Pio  a le don de lire au fond  des cœurs pour les confessions …Entre temps il rencontre une jeune fille noble et riche Diane d’Andalo et il pense à elle pour fonder le couvent de femmes de Bologne , la famille refuse cette vocation , mais un an après la mort de Dominique cette fondation se fera malgré tout avec elle .
Encore un miracle : le frère Rodolphe, prieur de Bologne n’a plus assez de pain pour le maigre repas : Dominique prie et Deux jeunes hommes vont apporter des corbeilles de pain et de figues …

A Noël 1220 , Dominique est à Rome : les nouvelles de Paris sont bonnes après les lettres du pape au chapitre Notre-Dame …Et ce centre  aura un très grand rayonnement : en 1221, les frères de St jacques fonderont même un couvent à Metz .Les frères romains qui sont une trentaine  vont de déplacer, grâce au pape Honorius dans la Basilique ste Sabine( martyre du 2e siècle ) et qui est l’une de plus belles de Rome …Sainte Sabine deviendra la résidence habituelle de Maître  Dominique et le restera pour ses successeurs …Jourdain de Saxe nous relate un autre miracle avec un jeune homme , parent du cardinal Fossanova , et qui fait une chute de cheval quasi mortelle ; on appelle Dominique qui se met en prières près du jeune qui peu à peu revient à la vie ….


Dominique ne revient  plus à Rome, fin terrestre …


Rome est quittée définitivement le 10 mai  1221 , et  Dominique marche vers Bologne ou un autre chapitre de l’ordre se réunit fin mai  , toujours à Bologne où  sont présents 50 délégués de 20 couvents et environ sept cents frères  et on va décider , pour mieux gérer  l’ordre , de le diviser en plusieurs provinces , Dominique restant toujours le maître général . Une province en Provence, une province pour la moitié nord de la France actuelle et la province d’Espagne , la province de Lombardie est confiée,elle ,  à notre  biographe , qui n’est dans l’ordre  seulement depuis quinze mois . Une province romaine est aussi créé .Un frère est envoyé en Hongrie, le frère Jacek , le futur st Hyacinthe , patron de Cracovie , part en Pologne , d’autres partent  pour la Grèce…En 1225, l’Ordre sera constitué de 12 provinces très solides . Dominique part vers  Venise pour sa mission auprès des cathares, puis c’est Murano, Padoue, Trévise , Mantoue  et Reggio d’Emilie , puis Bologne enfin , il est épuisé . Il pense aussi à cette Diane d Andalo que son père séquestre pour l’empêcher d’entrer en religion. Dominique est très souffrant : il rend néanmoins visite à des jeunes frères et à des novices ,  et il va saluer  son ami de longue date le cardinal Hugolin …Il fait très chaud et on le transporte dans petit prieuré situé sur un colline , pour trouver  un peu d’air …Le 6août  au matin il est lucide mais faible , il les exhorte  à nouveau à la charité , à l’humilité , à la pauvreté …Il leur dit qu’il est resté pur et reconnaît qu’il a préféré la conversation des jeunes filles aux discours des femmes âgées ! ….Il prie encore à haute voix, on est obligé de le transporter à son couvent, pour éviter que les bénédictins ne veuillent garder le corps de Dominique déjà considéré comme un saint ( on sait la  grande dévotion que le moyen  age avait pour les reliques des saints)  , il donne lui-même l’ordre de commencer les prières des agonisants et il meurt calmement .

Il est enseveli dans l’église  du couvent el c’est le cardinal Hugolin qui célèbre la messe avec plusieurs évêques , de très nombreux  prêtres  et une foule immense …Un pèlerinage se crée  auprès du mausolée de marbre blanc ou il a été transféré , de nombreux miracles lui sont attribué , en 1234 ,il est canonisé par la pape Grégoire IX …Citons quelques  saints dominicains qui  nous sont très connus : Saint Thomas d’Aquin  avec cet ouvrage théologique , toujours commenté de nos jours : « La Somme «  , Sainte Catherine de Sienne , la stigmatisée qui dialogue dans son livre des visions avec le Christ , saint Martin Porres un péruvien qui sera auprès de pauvres et des malades sa vie entière  et le père Lacordaire , au début du 19e , va restaurer l’Ordre en France , après sa dispersion en 1793 .

Jourdain de Saxe conclue sa biographie avec ces simples mots ; «  Il accueillait tout le monde au cœur de sons amitié et comme il aimait tout le monde, tout le monde l’aimait ».

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